Le centre pénitentiaire B1

Septembre 2019



Avant-propos :

- Aucune information ne sera donnée sur la localisation du site.
- Je ne souhaite pas faire d’échange de lieux.

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Il est vrai que j'aurais attendu plusieurs mois avant de publier ce compte rendu, pour la simple et bonne raison que la visite s'est effectuée dans un cadre totalement légal avant la destruction de la prison. Mais également, que je n'ai pas vraiment apprécié cette visite et que donc, ça ne me semblait pas être une priorité que d'écrire ce rapide compte rendu.

En effet, suite à l'annonce de la fermeture puis de la destruction de l'établissement des visites ont été organisées pour dire "à dieu" à ce centre. Sur réservation uniquement, les visites furent complètes dès l'annonce car toutes les places ont été réservées en amont par les syndicats du personnel pénitencier et ce, pour les trois mois d'ouverture au public.
Toutes, sauf quelques unes ! J'ai en effet eu la chance, de manière totalement fortuite, de trouver une place disponible alors que j'errais sans but sur le site du centre pour regarder son histoire.



Cette prison a été construite dans les années 30 selon les plans d'un architecte local qui n'est malheureusement pas reconnu à sa juste valeur dans la région. Mais on est d'accord, il ne va pas forcément s'illustrer sur les qualités architecturales de cet édifice. La petite touche qu'on lui doit concerne principalement les 7 péchés capitaux qui sont matérialisés à divers endroits du mur d'enceinte. En dehors de cela, on reste sur du fonctionnel dans ce qu'il a de plus sordide puisqu'il concerne principalement l'organisation de la privation de liberté d'un peu moins de 2000 détenus.

Il n'y a pas grand chose à rajouter sur l'histoire du lieu qui va être totalement démoli et reconstruit. En fait, les prisons, c'est un peu comme les hôpitaux, j'aime pas ça. Mais le lieu est tellement emblématique de la ville que je me devais de m'y rendre histoire d'en tirer quelques clichés.
D'ailleurs, ce ne fut pas une mince affaire. Les visites ont été relativement mal organisées, ce qui fait que je me suis retrouvé avec un groupe de 40 personnes et que j'ai du prendre mon temps pour essayer de faire des photos sans que l'on puisse apercevoir des visiteurs, le tout devant bien entendu se faire au pas de course pour une raison que je n'ai toujours pas déterminé mais les guides nous mettaient la pression pour qu'on se dépêche.

J'ai pris le temps d'écouter les commentaires des gardiens qui organisaient la visite et les et les photos vont tenter de suivre le parcours classique d'un détenu.



Le premier contact du détenu avec la prison va se faire au niveau de cette petite consigne où chacun devra déposer ses affaires qui lui seront rendues à sa sortie. Petite anecdote racontée par le guide : il arrivait que les personnes soient arrêtées sur leur lieu de vacances. Ainsi, il pouvait arriver que les consignes comportent des objets assez insolites comme des palmes ou des paires de ski.





Une fois les affaires déposées, après un passage par un petit sas...



...direction les cellules. Et ça, j'ai vraiment trouvé ça triste à voir avec ces enfilades de barreaux à perte de vue. Je ne suis pas du tout "anti prison", mais c'est assez regrettable de voir que l'agencement intérieur a été pensé de manière aussi machiavélique.





L'intérieur était sommaire et il faut se dire que les cellules qui nous ont été montrées sont les moins peuplées. Il peut arriver que les détenus soient plus de 5.











Une fois que le détenu avait pris possession des lieux, il avait la possibilité d'effectuer, en dehors d'une petite activité professionnelle en interne, une sortie dans la cour.



Et même à l'extérieur, on trouve toujours des barreaux, des grillages, des filets ou des barbelés.



Quelques cabines téléphoniques sont présentes, de quoi s’asseoir et faire un peu de sport.



On remarquera que les ouvertures ont, en plus des barreaux, une grille métallique et ce afin d'éviter des transferts de denrées et produits entre les cellules par les fenêtres.
Pendant que je fais tranquillement mes photos, un journaliste d'M6 vient m'interrompre pour me filmer et me poser une question. J'étais perdu dans mes pensées et me suis contenté d'un "Heeeuuu.... ouais."
Je ne pense pas qu'ils conservent la scène mais si jamais vous voyez cette scène sur M6, c'est moi.













Retour à l'intérieur. Finalement, en prison, un détenu n'a pas vraiment le choix et sa vie s'organise principalement entre la cellule, le cour et quelques activités annexes (bibliothèque, travail, salle de prière...). Nous continuons donc avec une petite visite de quelques pièces qui comportent des œuvres d'art effectués par les anciens résidents. Par respect pour leur boulot, je ne vais pas les publier ici.





Nous prenons ensuite un temps pour aller voir la guillotine. Un gardien qui fait la visite m'a à la bonne et ne manque pas de me raconter des anecdotes et des détails tous plus navrants les uns que les autres sur cette machine. Pour ainsi dire, je ne l'écoute pas. Ça ne me fait pas rire de savoir que je me tiens à quelques centimètres d'un dispositif qui servait à découper d'autres hommes jusqu'à la fin des années 70. Et pour le coup, pas de photo non plus, il faudra se contenter du plafond.







Retour à la case départ. La visite est déjà terminée, nous avons couru quasiment non stop pendant 40 minutes.







En fait, je ne sais pas quoi penser de cette visite. Je suis partagé entre le fait d'avoir vu quelque chose d'inestimable, historiquement parlant, mais c'est aussi un lieu qui regroupe le pire de l'humanité, autant dans une partie de ses résidents que dans ceux qui l'ont conçu. Et ça, ça me sape franchement le moral pendant les jours qui suivent. Un peu comme regarder le Tombeau des Lucioles d'ailleurs.
Quelques personnes m'ont contacté en me demandant si j'avais fait le lieu et que l'occasion était "trop cool". Je ne suis pas persuadé que ce soit le terme approprié.



Pour finir, un plan d'origine et une photo d'archive.




 

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